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vendredi 8 mai 2015

Ces "indigènes" morts pour la France et la liberté


« Depuis des années, vous avez quitté vos villages. Vous avez erré à travers l'Empire, vous avez parcouru la Corse et presque traversé la France. 
En toute circonstance, vous vous êtes montrés loyaux et fidèles. Vous avez supporté les privations, vous avez accepté sans réserve un long et dur entraînement. 
Vous avez enfin livré, en grands soldats des combats victorieux, vous avez notamment conquis l'île d'Elbe et participé à la libération de la France.  

C'est vous qui, le 17 juin 1944 vous êtes les premiers lancés à l'assaut avec une ardeur admirable.
 

Votre bataillon, après un débarquement de vive force, qualifié des plus difficiles, a enlevé de haute lutte la plage de Marina di Campo et assure, en coupant dès le premier jour l'île d'Elbe en deux, le succès de l'opération.
Vous avez participé à la réduction des forts de la presqu'île de Sicile et jusqu'à ce jour encore, vous avez lutté sans défaillance contre l'ennemi » Général Magnan

« Ainsi ont disparu de magnifiques unités qui, pas un seul instant, n'ont cessé de combattre, harcelés continuellement dans leurs étapes, et qui ne connurent d'arrêt que pour faire feu à l'ennemi » SHAT

En ce jour de commémoration de la fin de la seconde guerre mondiale il est nécessaire de rappeler que, enrôlés de force, enrôlés de la misère ou enrôlés par ralliement, sur les 260 000 hommes engagés lors du débarquement de Provence, plus de 130 000 étaient Nord-africains, plus de 25 000 venaient d’Afrique subsaharienne. 
Que sur les 112 000 hommes du Corps expéditionnaire français qui participa à la campagne d’Italie, 60% étaient d'Afrique du nord. 
Que pour libérer la France et le monde de la haine raciale nazie, 8 000 « indigènes » sont morts et 35 000 furent blessés. 
En 14-18, tirailleurs algériens, tunisiens, marocains, sénégalais, malgaches, tonkinois, annamites, cambodgiens, ils furent 565 000 à participer à une guerre pour défendre le sol de leur colonisateur. 35 000 Algériens, 21 000 Tunisiens, 12 000 Marocains, 25 000 Africains subsahariens, principalement Sénégalais, 2500 Malgaches, 1 600 Indochinois, sont morts ou disparus. Morts non pas pour défendre leur sol, mais pour défendre la France.





C’est nous les Africains 
Qui arrivons de loin 
Nous v’nons des colonies 
Pour sauver la Patrie 
Nous avons tout quitté 
Parents, gourbis, foyers 
Et nous avons au cœur 
Une invincible ardeur 
Car nous voulons porter haut et fier 
Le beau drapeau de notre France entière 
Et si quelqu’un venait à y toucher 
Nous serions là pour mourir à ses pieds 
Battez tambours, à nos amours 
Pour le pays, pour la Patrie 
Mourir au loin 
C’est nous les Africains


...

Le 8 mai 1945 c'est aussi la date du début des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata, qui sont les répressions sanglantes des émeutes nationalistes qui sont survenues en 1945 dans le département de Constantine en Algérie durant la période coloniale française, à l'occasion de manifestations qui visaient à réclamer l'indépendance du pays.

Pour fêter la fin des hostilités et la victoire des Alliés sur les forces de l'Axe, des défilés sont organisés le 8 mai, y compris en Algérie, alors département français. Les partis nationalistes algériens, profitant de l'audience particulière donnée à cette journée, décident de rappeler leurs revendications patriotiques par des manifestations.

Mais, à Sétif, un policier tire sur un jeune algérien tenant le drapeau algérien et le tue, ce qui déclenche des émeutes. Il y aura, parmi les Européens, plus de cent morts et autant de blessés.

Le nombre des victimes autochtones faites en représailles reste sujet à débat. Les autorités françaises de l'époque fixèrent le nombre de tués à 1 165 ; un rapport des services secrets américains à Alger en 1945 notait 17 000 morts et 20 000 blessés ; le gouvernement algérien avance le nombre de 45 000 morts.

1 commentaire:

  1. Monsieur Pemezec vous devriez vous remémorer cette histoire ! C'est la vôtre !
    Vous êtes redevable à ces Français venus d'ailleurs de la libération de la France. Vous devriez regarder les descendants de ces soldats avec l’œil de la gratitude.

    "L'ingratitude demande sans peine, reçoit sans pudeur, et oublie sans remords." Charles Pinot Duclos

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