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mardi 29 octobre 2013

Marmaray l'Eurostar turc

En écho au précédent post sur le tramway T6 présenté au public à Velizy-Villacoublay le 20 octobre dernier, un autre événement ferroviaire cette fois à plus de 2200 km du Plessis Robinson.  Il s'agit du tunnel sous le Bosphore inauguré aujourd'hui pour les 90 ans de la république Turque.
Marmaray (c'est aussi le nom du projet) est un tunnel ferroviaire long de 14 km passant sous le détroit du Bosphore qui permet de relier en quatre minutes seulement la partie européenne d'Istanbul à sa partie asiatique.




Deux millions de personnes traversent tous les jours le Bosphore. Avec 150 000 personnes transportées chaque heure, cet Eurostar turc permettra de désengorger la mégapole Istanbul, capitale culturelle du pays.
"C'est le rêve de plusieurs siècles* qui se concrétise [...]. Nous avons prouvé que nous pouvions réaliser ce projet au sein d'une démocratie stable et solidaire. Ce projet fait aujourd'hui la fierté de la Turquie et de notre peuple."
 a déclaré à cette occasion le Premier ministre Tayyip** Erdogan.



Coût du projet : 3 milliards d'euros pour neuf années de construction. Ce projet a pris quatre ans de retard en grande partie à cause des découvertes archéologiques*** datant de l'époque byzantine sur le site du terminal européen, en 2005.

C'est Hyundai Rotem qui fournira pour 580 millions d'euros les 440 voitures du contrat. 
Certaines de ces voitures seront produites localement par Eurotem, la coentreprise formée par Hyundai Rotem et l'entreprise ferroviaire turque Tüvasas.




* L’idée de construire un passage sous le détroit avait été formulée par le sultan Abdülmecid 1er dès 1860.

** De l'arabe Tayyib qui signifie être bienveillant, dévoué, estimable.

*** Les fouilles ont montré l'existence du plus grand port de la ville au IV siècle; le Port de Théodose. Les archéologues y ont découvert des traces de la muraille de Constantin le Grand, et les restes de plusieurs navires, y compris ce qui semble être la seule galère médiévale jamais découverte. En outre, la fouille a mis au jour la plus ancienne preuve d'habitation à Istanbul, avec des ustensiles, des amphores, des fragments de poterie, des coquillages, des morceaux d'os, des crânes de chevaux, et neuf crânes humains trouvés dans un sac, qui remontent à 6000 avant JC.

lundi 21 octobre 2013

Un tramway nommé T6

Le plus long tramway de France !

Ce dimanche à Vélizy-Villacoublay, le tramway T6 ouvrait ses portes au public. Les ingénieurs de l'équipe projet présents sur place ont bien voulu répondre aux questions.

La rame du T6 qui longera en 2014 le Plessis-Robinson pourra accueillir jusqu’à 252 passagers dont 60 assis avec 14 places prioritaires. Les voyageurs pourront librement circuler entre les voitures. Le plancher bas à hauteur du quai des stations permettra l’accessibilité pour tous. Deux emplacements pour des voyageurs en fauteuils roulants ont été prévus.


À l'intérieur, la vue est maximale grâce à des grandes baies vitrées sur les deux tiers de la surface des rames. Grâce à son faible rayon de giration (10,5 m) et à son gabarit réduit, le Translohr STE6 est adapté à la géographie du tracé du parcours, passant par des rues étroites et des virages serrés. Les rames peuvent franchir des pentes jusqu’à 10 %, comme à l’entrée du tunnel du entre Vélizy et Viroflay ou à la sortie de Châtillon. Ce tramway sur pneus, conçu et fabriqué en France, est particulièrement silencieux. Il ne produit ni crissements ni vibrations.
Le T6 circule à une vitesse moyenne de l’ordre de 20 km / h, lui permettant de parcourir les 14 km qui séparent Châtillon de Viroflay en 40 min environ.
Des écrans à hauteur de regard permettent de suivre en temps réel l'information sur l'état du trafic. Enfin, l'annonce sonore des stations, l'air réfrigéré et la vidéoprotection complètent les équipements des 28 rames qui circuleront sur la ligne.

Le tracé

















Le tunnel Vélizy-Viroflay




Tramway sur pneus



Le système de guidage

Le T6 est guidé par un rail central. Le rail de guidage est implanté sur la plateforme en béton et un chariot de guidage établi un asservissement mécanique entre le rail et l’essieu du tramway. Le guidage procure une trajectoire précise au tramway et permet d’une part de limiter les marges de sécurité sur la largeur de la plateforme et d’autre part de minimiser la lacune d’accostage aux quais des stations. L’énergie électrique nécessaire est fournie par une ligne aérienne de contact, la caténaire.



Le poste de pilotage


 

Le site de maintenance et de remisage

Le Site de Maintenance et de Remisage (SMR) du nouveau tramway se trouve à Vélizy-Villacoublay. 2,5 hectares accueillent l'ateliers de maintenance, le local de lavage des rames, les locaux administratifs, le poste de commandement de la ligne et le poste de redressement électrique. Quarante personnes assureront ainsi l'entretien, la maintenance des rames et l'exploitation de la ligne. Pour  conduire ces 28 rames 7 jours sur 7 de 4h30 à 00h30 se relaieront 154 machinistes.




Avancée du projet










> Le Conseil général des Hauts-de-Seine est le coordinateur du projet.
> Les Conseils généraux des Hauts-de-Seine et des Yvelines ont en charge la maîtrise d'ouvrage de l'infrastructure et de l'insertion urbaine pour les sections du tracé situées sur leurs territoires respectifs.
> La RATP assure la maîtrise d'ouvrage du système de transport et et la construction du site de maintenance et de remisage.

Coût des infrastructures 

Ce coût est estimé à 384,08 millions d'euros HT (conditions économiques 01/2006).
Le financement est assuré par l'Etat (16%), la Région Île-de-France (50%), le Conseil général des Hauts-de-Seine (20%), le Conseil général des Yvelines (13%) et la RATP (1%).
Le coût du matériel roulant, estimé à 134 M€ pour 28 rames et le coût d'exploitation sont financés par le STIF.


Données clés

RéseauTramway d'Île-de-France
Date d’ouverture prévuefin 2014 : Châtillon-Montrouge M à Wagner
2015 : Wagner à Gare de Viroflay-Rive-Droite
TerminusChâtillon-Montrouge M
Gare de Viroflay-Rive-Droite
ExploitantRATP
Matériel utiliséTranslohr STE6
Energie100% électrique
GuidageRail central
Longueur46 m
Largeur2m20
Hauteur2m89
Nombre de voitures6
Nombre de rames28
DépôtVélizy-Villacoublay
Nombre de stations21
Longueur14 km
Vitesse max. autorisée60 km/h
Temps de parcours40 min
Fréquence1 tramway toutes les 4 min en heure de pointe et 7 min en heure creuse
Distance moyenne entre deux stations700 m
Communes desserviesChâtillon
Clamart
Fontenay-aux-Roses
Meudon
Vélizy-Villacoublay
Viroflay
Jours de fonctionnementTous les jours
HorairesDe 4h30 à 00h30
Capacité252 passagers dont 60 en place assise
Fréquentation prévue22 millions de voyageurs par an - 82 000 par jour
Public visé150 000 personnes habitant ou travaillant à moins de 500 mètres de la ligne du T6
TarifsLa ligne se situe dans la zone 3. Les tarifs seront donc les mêmes que pour l'ensemble du réseau de transport francilien notamment pour les abonnements Navigo. Pour l'achat d'un billet à l'unité, il s'agira du ticket t+, disponible à l'unité ou par carnet de 10 ainsi qu'avec la même gamme tarifaire qu'un ticket de métro
Correspondances possibles avec un ticket t+Une fois validé, votre ticket t+ vous permet de réaliser autant de correspondances que vous le désirez durant 1h30 avec d'autres lignes de bus et de tramway. Condition : valider à nouveau votre ticket t+
Lignes connexesEn service :

En chantier :

En projet :
TAC TPO




jeudi 17 octobre 2013

Pascal Boniface distingué

Pascal Boniface, Directeur de l’IRIS, s’est vu attribuer les insignes d’officier de la Légion d’honneur par Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, aujourd'hui jeudi 17 octobre 2013 au Quai d’Orsay. 

Cette  distinction  vient  saluer  la  contribution  de  Pascal  Boniface  à  l’analyse  des relations internationales, des enjeux stratégiques et des questions de sécurité. Elle vient également rendre hommage à l’IRIS, que Pascal Boniface a fondé en 1991, mentionné comme un des principaux centres français de recherche en relations internationales, reconnu d’utilité publique depuis 2009, lieu de production intellectuelle et centre de rayonnement pour la France. 

Pascal Boniface - IRIS

Laurent Fabius a rendu hommage (lire ci-dessous) à l’action du Directeur de l’IRIS pour réduire le retard de la France dans  l’étude  des relations  internationales. Décrit  comme  un  homme  de convictions,  comme  un intellectuel  intègre,  un déchiffreur  d’un  monde  éclaté,  le  ministre a  salué  en  particulier  son indépendance.



Discours de M. Laurent Fabius 
Ministre des Affaires étrangères 

Remise des insignes d’Officier de la Légion d’Honneur à M. Pascal Boniface 
17 octobre 2013 

Cher Pascal Boniface, 

Je suis heureux de vous accueillir au Quai d’Orsay pour vous remettre les insignes d’Officier de la Légion d’Honneur. 

Je ne puis m’empêcher de penser à une phrase de Michel Audiard, dans un documentaire de 1973 intitulé « Vive la France » : « il existe une prédilection masochiste des Français pour deux exercices dans lesquels ils se révèlent malchanceux: la guerre et le football ». On peut être un formidable dialoguiste et un mauvais analyste. Vous êtes la preuve qu’on peut s’intéresser à la guerre et au football, être français et être chanceux en évitant le carton rouge au profit de la rosette ! 

En des termes plus choisis, cette distinction vient saluer votre contribution à l’analyse des relations internationales, des enjeux stratégiques et des questions de sécurité. Vous êtes en effet l’auteur de plus d’une cinquantaine d’ouvrages sur des sujets nombreux et majeurs : 
stratégie, désarmement, conflits, géopolitique, sport… 

* * 

On dit souvent que l’étude des relations internationales a été longtemps négligée en France. Vous faites partie de ceux qui ont beaucoup œuvré pour réduire ce retard et développer les études internationales en France. 

Cette dimension de votre activité est évidemment pour moi, ministre des Affaires étrangères, très significative. La diplomatie d’un Etat a besoin qu’existe un débat sérieux et informé sur la politique étrangère. Sans doute suis-je d’une vieille école, mais je fais partie de ceux qui pensent que l’action sans le concept est aveugle et que le Quai d’Orsay a quelque chose à voir avec la politique étrangère. Il était donc tout indiqué que le Quai d’Orsay vous accueille aujourd’hui pour cette cérémonie. 

Vous avez été un précurseur, ce dont témoigne votre thèse, soutenue en droit international public en 1985, à une époque où pour soutenir une thèse en relations internationales, il fallait souvent s’inscrire en droit. Quant au thème de votre travail, il résonne aujourd’hui d’une actualité particulière : Les sources du désarmement. 

Très tôt vous vous êtes tourné vers les questions de défense et avez cherché, à travers une compréhension des rapports de force, à penser les enjeux de défense en vous extrayant du court terme. La guerre, le nucléaire et les questions stratégiques sont restés au cœur de vos travaux. 

Vous avez élargi vos recherches. Vous vous êtes intéressés au Proche Orient, à la politique étrangère de la France, aux Etats Unis, à la géopolitique en général. Ces derniers temps – je le mentionnais en commençant – le sport a pris une place de plus en plus importante dans votre réflexion. C’est un sujet peu commun pour un spécialiste de stratégie, mais cela illustre votre curiosité intellectuelle. Vous soulignez avec raison que le sport est aujourd’hui un objet de relations internationales, à la fois enjeu, point de fixation et révélateur. L’actualité le montre, que l’on pense aux troubles provoqués au Brésil en lien avec la préparation des Jeux  Olympiques, aux débats liés à la perspective de la coupe du monde de football au Qatar, aux prochains jeux olympiques d’hiver en Russie. 

 * * 

Vous êtes aussi, et peut-être surtout, l’homme d’une œuvre, qui tient en quatre lettres : IRIS – Institut de relations internationales et stratégiques –, que vous avez fondé en 1990. C’est une autre raison pour la République de vous rendre hommage. Créé à l’origine avec peu de moyens, l’IRIS est devenu un des principaux centres français de recherche en relations internationales, reconnu d’utilité publique en 2009. Vous êtes l’auteur de cette belle réussite française, qui côtoie aujourd’hui les grands think-thanks internationaux. Bref, vous et votre équipe avez porté l’IRIS en ligue des champions. 

Je sais qu’animer une telle institution c’est un combat de tous les jours, auquel le Quai d’Orsay contribue à la mesure de ses moyens qui, comme vous le savez, ne sont pas extensibles. L’IRIS joue un rôle important. C’est un lieu de production intellectuelle et c’est un centre de rayonnement pour la France, qui contribue à faire entendre notre voix dans le débat stratégique global. 

Ce n’est pas à vous que je vais apprendre l’importance que revêt aujourd’hui la capacité pour un Etat de produire une vision du monde à laquelle d’autres acteurs peuvent se référer. Pour toutes ces raisons, l’IRIS est un atout pour la France. Et la distinction qui vous est aujourd’hui remise l’est aussi à tous ceux qui ont avec vous participé à ce succès. 

* * 

Cher Pascal Boniface, 

Il est une chose que vous avez toujours cultivée, faisant de vous un personnage à la fois atypique et précieux de la scène intellectuelle française : votre indépendance. 

Car vous êtes un homme de conviction ; vous n’hésitez pas à prendre des positions qui peuvent être inconfortables et vous valoir des inimitiés. Vous occupez même quelquefois le terrain de la polémique, mais toujours au nom d’une certaine conception de la probité. Ceux qui vous connaissent et vous estiment savent que vous êtes, pour reprendre le titre de votre dernier ouvrage, un « intellectuel intègre ». Universitaire, chercheur, think-tanker, et surtout, déchiffreur d’un monde éclaté. 

* * 

Cher Pascal Boniface, 

Un personnage du Misanthrope dit quelque part : « C’est une folie à nulle autre seconde de vouloir se mêler de corriger le monde ». Quand on regarde votre parcours, on se dit qu’il est heureux qu’existent des fous comme vous – pas si fous – qui s’attellent à la tâche, sans être pour autant misanthrope. 

Pour toutes ces excellentes raisons je suis heureux de vous remettre aujourd’hui les insignes d’Officier de la Légion d’Honneur. 

Six lycées parisiens protestent contre l'expulsion de Leonarda... et des autres


Plusieurs milliers de lycéens ont défilé jeudi à Paris pour protester contre les expulsions d’élèves étrangers, selon un journaliste de l’AFP sur place.
Les manifestants sont arrivés en début d’après-midi à leur lieu de destination, place Saint-Augustin, dans le quartier du ministère de l’Intérieur. Peu de temps auparavant, les policiers avaient usé de bombes lacrymogènes envers les manifestants les plus agités.



Dans le cortège, parti de la place de la Nation en direction du ministère, fusaient des slogans contre Manuel Valls, tels que «Khatchik en France, Valls en Arménie», en référence au lycéen arménien expulsé samedi, ou «Valls dehors».
Après l’expulsion de la collégienne kosovare Leonarda Dibrani, qui a déclenché un tollé à gauche, des milliers de lycéens ont réagi en bloquant jeudi l’entrée de leurs établissements à Paris et en régions, pour réclamer le retour des élèves expulsés.

Sit-in, établissements bloqués ou entrées filtrées: une vingtaine de lycées publics parisiens sur un total d’une centaine ont été perturbés, selon le rectorat.

17 octobre 1961




J’ai maintes fois souhaité que la honte d’avoir été le témoin impuissant d’une violence d’État haineuse et organisée puisse se transformer en honte collective. Je voudrais aujourd’hui que le souvenir des crimes monstrueux du 17 octobre 1961, sorte de concentré de toutes les horreurs de la guerre d’Algérie, soit inscrit sur une stèle, en un haut lieu de toutes les villes de France, et aussi, à côté du portrait du Président de la République, dans tous les édifices publics, Mairies, Commissariats, Palais de justice, Écoles, à titre de mise en garde solennelle contre toute rechute dans la barbarie raciste.

Pierre Bourdieu

lundi 7 octobre 2013

Question de sémantique pour le FN ?

Humoristique et instructif, 

Didier Porte égrène tout ce dont on peut qualifier le FN depuis que Marine Le Pen a annoncé qu'elle poursuivrait en justice tous ceux qui accoleraient le terme  « extrême droite » à son parti.



Didier Porte  par Mediapart