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jeudi 2 mai 2013

Exposition Vies d’exil ... plus que quelques jours !

Vies d’exil. Des Algériens en France pendant la guerre d’Algérie 1954-1962. 


Attention, dernier jour dimanche 19 mai !
(Entrée gratuite le 1er dimanche de mai)





Synopsis de l’exposition 

Cinquante ans après la fin de la guerre d’Algérie, la Cité nationale de l’histoire de l’immigration propose avec l’exposition Vies d’exils, des Algériens en France pendant la guerre d’Algérie une plongée inédite dans le quotidien des travailleurs algériens en France entre 1954 et 1962. Pendant cette période, l’immigration, loin de ralentir, s’accélère au contraire, la population algérienne passant au cours de la période de 220 000 à 350 000 personnes.
Fait nouveau dans l’histoire de l’immigration algérienne : il ne s’agit plus exclusivement d’une immigration masculine, et les familles rejoignent peu à peu leurs proches dans l’exil. Entre conflits nationalistes et répression policière, le difficile quotidien n’entame cependant pas la volonté des immigrés de vivre en s’insérant dans la société de consommation qui se profile alors en métropole.

Cette exposition se propose d’aborder les diverses réalités de vie des migrants algériens à travers les questions de la vie sociale - travail, école, logement, loisirs… -, de l’accueil accordé à l’immigration algérienne, entre méfiance et rejet, et de la solidarité envers leur engagement politique et syndical. En effet, la France métropolitaine de l’époque vit successivement au rythme de la guerre d’Algérie, de la vie culturelle et intellectuelle, des événements d’octobre 1961 et enfin, de l’indépendance.

Une riche sélection d’objets, d’œuvres d’art, de documents et de photographies, issue de fonds d’archives, et de collections tant institutionnelles que privées illustrera ces différentes thématiques.

Une production de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration, sur une proposition de Benjamin Stora et Linda Amiri, commissaires scientifiques, assistés par Hedia Yelles-Chaouche.

La scénographie : L’Atelier Caravane est créé en 1993 par Alexandre Fruh, graphiste, scénographe et
muséographe. À ses côtés, travaillent également Den Bazin, conseillère en communication scientifique et illustratrice et Gille Cavas, assistant scénographe et concepteur 3D.

Les commissaires de l'exposition

Benjamin Stora : Né à Constantine en 1950, docteur d’État en Histoire et Sociologie, Benjamin Stora est Professeur des universités. Il enseigne à l’université Paris XIII et à l’Inalco (Langues orientales, Paris). Il a publié une trentaine d’ouvrages sur la thématique algérienne.














Linda Amiri : Spécialiste de l’histoire de l’immigration et de l’histoire du mouvement ouvrier, Linda Amiri prépare une thèse sur la Fédération de France du Front de libération nationale (1954-1962) sous la direction de Serge Berstein & Benjamin Stora. Elle est aujourd’hui rattachée au Centre d’Histoire de Sciences-Po et du laboratoire de recherches "Frontières, acteurs et représentations de l'Europe" (FARE) de l’IEP de Strasbourg.




Synthèse historique : L’immigration algérienne en France 


Contrairement à une idée reçue, l’histoire des migrations de l’Algérie vers la France ne commence pas avec la seconde moitié du vingtième siècle. Elle s’inscrit dans un temps bien plus long, même si la période des Trente Glorieuses et le moment des décolonisations connaissent l’accélération de ce courant migratoire.
Guerre 1914-1918. Soldats nord-africains (Nord de la France) 
© Roger-Viollet
Jusqu’aux années 1930, l’Afrique du Nord fut une terre d’immigration (et de migrations interrégionales) plus que d’émigration. On sait combien l’Algérie coloniale, notamment, attira des centaines de milliers d’Européens. Mais l’aggravation de la paupérisation des populations autochtones et rurales, couplée à l’augmentation de la population, provoquent, dès la fin du XIXe siècle, un double mouvement d’exode rural et de départ hors des frontières, dans un contexte colonial puisque l’Algérie est colonie française depuis 1830, découpée en départements dès 1848.
Foyer de travailleurs nord-africains, Puteaux, 1950 
© Paul Almasy / Akg-images 
A part quelques personnalités politiques ou culturelles (par exemple Abd-el-Kader), les premiers migrants algériens en France sont très majoritairement des travailleurs. À la veille de la Première Guerre mondiale, ils sont quelques milliers qui travaillent notamment dans les usines de Marseille. C’est la Grande Guerre qui amorce véritablement le mouvement migratoire vers la France. Près de 500 000 soldats et travailleurs d’Algérie, mais aussi du Maroc et de Tunisie, sont recrutés par le Service de l’Organisation des Travailleurs Coloniaux, créé en 1916 au sein du Ministère de la Guerre. Les pouvoirs publics français renvoient en 1918 travailleurs et soldats dans leurs colonies d’origine, mais certains réussissent à rester en France. Dès 1921, plus de 35 000 sujets algériens sont recensés en France, leur nombre atteint plus de 85 000 en 1936, avant de redescendre à 72 000 à la veille de la Seconde Guerre mondiale, et seulement 22 000 en 1946.

Algérien à Paris - 12 août 1954 paveur de rues
© Gerald Bloncourt
Bidonville de Nanterre, 1956 © Jean Pottier 
Musée national de l'histoire et des cultures de l'immigration
Ce mouvement migratoire de l’entre-deux-guerres s’inscrit dans une période de très forte immigration, puisque la France est, dans les années 1920, en proportion le premier pays d’immigration du monde, devant les Etats-Unis. Les immigrants viennent alors majoritairement d’Europe, surtout d’Italie ou de Pologne. Au sens strict, les « sujets » algériens ne sont pas des « immigrés », puisqu’ils ne sont pas des étrangers : ils ont la nationalité française, mais ne disposent pas des droits liés à la citoyenneté. Cependant, loin de leur faciliter leur installation en France, cela la complique plutôt, puisqu’une réglementation stricte soumet les sorties des ressortissants des territoires colonisés à autorisation.




La libre circulation pour les «sujets» algériens est décidée par le Front Populaire en 1936, mais suspendue dès 1937, et le principe n’en sera rétabli qu’en 1947. La population algérienne fait l’objet d’un strict contrôle par les pouvoirs publics. Le Service des affaires indigènes nordafricaine et une brigade de police nord-africaine sont créés en métropole en 1925. Cette surveillance policière s’accompagne d’une volonté d’intervention sociale, manifestés notamment par la création de la Grande Mosquée de Paris en 1926 et de l’hôpital franco-musulman de Bobigny en 1935.

Elève algérien à l'école primaire
de l'Observatoire, Saint-Chamond-sur-Loire, 1957.
Abdelkader Zennaf est au deuxième rang
en partant du haut, le deuxième élève à
la droite de l'instituteur. © Collection particulière





Le café de la rue Maître Albert 1955. 
© Pierre Boulat
L’immigration de l’entre-deux-guerres est surtout une immigration de travail, très majoritairement masculine et jeune, comprenant encore peu d’immigration familiale, et marquée par un fort taux de rotation des immigrants. A plusieurs reprises, les retours l’emportent sur les départs, notamment au moment de la crise de 1929. C’est aussi dans cette émigration que se forment la plupart des leaders nationalistes (voir à ce sujet les travaux de B. Stora). Les migrations vers la France reprennent à partir de 1946. Elles sont facilitées par la liberté de circulation, instituée à partir de 1947 pour les Algériens.
La guerre d’indépendance algérienne (1954-1962), même si elle ralentit légèrement dans un premier temps les nouvelles entrées, ne marque aucun temps d’arrêt dans les migrations algériennes. Au contraire.

Manifestation des travailleurs algériens.
Paris, 17 octobre 1961 © Roger-Viollet
Le jour de l’indépendance dans le bidonville
de La Folie à Nanterre.
Photo prise par Monique Hervo © Monique Hervo
Au cours de ces huit années de conflit, le nombre des Algériens présent sur le territoire métropolitain passe de 211 000 en 1954 à 350 000 en 1962. L’année 1962 (et dans une moindre mesure les suivantes) est aussi marquée par l’exil définitif de plus d’un million de Français d’Algérie et de dizaines de milliers de harkis (musulmans français d’Algérie supplétifs de l’armée française).
En 1962, 16% de la population étrangère en France est de nationalité algérienne. Les départs d’Algérie
plafonnent à partir de 1964. Au printemps 1965, le cap de 600 000 Algériens en France est atteint.Les années 1950 à 70 voient plusieurs modifications importantes : jusque-là migrations souvent temporaires, elles deviennent des migrations d’installation, beaucoup plus familiales qu’elles ne l’étaient jusque-là. Cet aspect s’est renforcé depuis 1974 et l’arrêt officiel de l’immigration de travail.
Famille algérienne logée
dans un appartement neuf à Gennevilliers, 1955.
 © Pierre Boulat / Cosmos

Depuis plus d’un siècle, la France est donc marquée par une présence algérienne. La société française dans son ensemble a développé de très nombreuses représentations de cette présence, tandis que la culture algérienne a modifié en retour la culture française.
Pour en savoir plus sur l’immigration algérienne pendant la guerre d’Algérie : Peggy Derder, Immigration algérienne et guerre d’indépendance, co-édition La Documentation française – Cité nationale de l’histoire de l’immigration, 2012, 71 pages.


Terminologie : les mots de la guerre d’Algérie et de l’immigration algérienne 


  • Événements, guerre d’Algérie, guerre d’indépendance, guerre de libération. 
Le terme « événements» correspond à la manière officielle de désigner le conflit. On parle aussi
d’ « opérations de maintien de l’ordre » ou de « pacification » pour évoquer les opérations militaires menées sur le territoire algérien. Parler de guerre ou de conflit reviendrait pour les autorités françaises à reconnaître l’Algérie comme une nation, et non un territoire français.
Si le terme « guerre d’Algérie » est utilisée très tôt, par les contemporains eux-mêmes et les militaires sur le terrain, elle n’est reconnue officiellement qu’en 1999 lorsque les parlementaires adoptent le 18 octobre 1999, la loi substituant à l’expression « opérations effectuées en Afrique du nord », l’expression « Guerre d’Algérie ou combats en Tunisie et au Maroc». De nombreux historiens préfèrent aujourd’hui utiliser l’expression « guerre d’indépendance algérienne » qui contourne les camps et les idéologies et a le mérite de caractériser l’objet du conflit et pas seulement sa localisation. D’autant plus, que la guerre d’Algérie ne s’est pas jouée uniquement sur le territoire algérien. En Algérie, on parle de « guerre de libération » ou de « révolution ».

  • Indigènes, immigrés, Français musulmans d’Algérie, Algériens 
À partir de la mise en place du système colonial, et jusqu’en 1945, la population autochtone de l’Algérie est désignée sous le vocable d’ « indigènes». Le sénatus-consulte de 1865, puis l’ensemble des lois et règlements des débuts de la IIIè République, réunis sous la dénomination de « Code de l’Indigénat » ont précisé ce statut spécifique. Après la Seconde Guerre mondiale, le terme «musulmans» est utilisé et recourt donc à la référence religieuse. Sous le système colonial, qu’ils soient indigènes, sujets ou Français musulmans; les Algériens s’ils sont bien de nationalité française, ne sont pas des citoyens à part entière puisqu’ils ne disposent pas des mêmes droits. Nationalité et citoyenneté se trouvent ainsi déconnectées. Les Algériens ne sont donc ni immigrés, ni étrangers, mais pas véritablement français.

  • Qui sont les « porteurs de valises » ? 
Cette expression désigne les militants français qui soutiennent la lutte indépendantiste algérienne et apportent une aide concrète aux militants du FLN en France. Ce sont le plus souvent des militants situés à l’extrême gauche, imprégnés d’internationalisme, et appartenant aux milieux professionnels de l’Université, de l’édition, du spectacle. L’attitude de la gauche et le vote des pouvoirs spéciaux à Guy Mollet ont précipité la création de ces réseaux.
Les plus connus sont le réseau Jeanson et le réseau Curiel. Les militants mènent diverses actions comme l’hébergement ou le déplacement de membres et cadres du FLN, et le transport de fortes sommes d’argent – le plus souvent issues des cotisations de l’immigration algérienne – destinées à l’achat d’armes et de munitions; d’où ce surnom de « porteurs de valises».
En février 1960, la police arrête une vingtaine de membres du réseau Jeanson. Le 1er octobre, les quinze principaux accusés sont condamnés à dix ans de réclusion (dont Francis Jeanson, jugé par contumace). Ils seront amnistiés par la loi du 17 juin 1966.

  • Qui sont les harkis ? 
Après le déclenchement de l’insurrection, l’armée française procède au recrutement de troupes supplétives en Algérie. Cinq catégories de formation civiles sont mises en place pour contribuer au « maintien de l’ordre » : les goumiers des groupes mobiles de police rurale transformés en groupes mobiles de sécurité (GMS), les mokhaznis chargés de la protection des Sections administratives spécialisées (SAS), les gardiens des unités territoriales, les groupes d’autodéfense (GAD) et enfin les harkis, formant des harkas(unités en mouvement), salariés embauchés localement à la journée puis au mois. Le terme harkis désigne ensuite, après l’indépendance et leur rapatriement en France, l’ensemble des supplétifs algériens. Ils représentent au total 250 000 personnes.
Des harkis opèrent également en métropole. En décembre 1959, le préfet de police Maurice Papon obtient la création de la Force de police auxiliaire, opérationnelle en janvier 1960. Surnommée les harkis de Paris, cette unité est composée de 220 supplétifs algériens recrutés en métropole parmi les immigrés récalcitrants au FLN, puis pour certains en Algérie.

  • Qui sont les Européens d’Algérie ? 
L’Algérie devient très vite après la conquête une colonie de peuplement. Elle est une terre d’immigration avant d’être une terre d’émigration. Une forte communauté, venant non seulement de la métropole mais aussi de divers pays européens, en particulier des territoires ruraux d’Europe du Sud (Espagne, Italie, Malte) s’installe. Cette population représente 150 000 personnes au début du Second Empire et 630 000 personnes en 1901. Elles se voient attribuer des terres agricoles vastes et fertiles, ce qui provoque de nombreuses révoltes locales notamment en Kabylie ou dans le sud de l’Oranie.
Seule cette population européenne jouit des droits attachés à la citoyenneté et peut participer pleinement à la vie politique (quelques rares élus algériens peuvent être associés localement à la gestion de communes mixtes). Le décret Crémieux de 1870 y adjoint les Juifs autochtones qui sont naturalisés par le même décret. À la veille de la Toussaint rouge, les Européens d’Algérie sont un peu moins d’un million d’habitants tandis que la population algérienne autochtone représente 9 millions de personnes. Les inégalités sont alors criantes. Par exemple, sur 2000 fonctionnaires du Gouvernement général d’Algérie, seuls 8 sont algériens, plus de 80% des enfants européens sont scolarisés contre 20% des enfants algériens. À l’indépendance, l’Algérie se vide de sa population européenne puisqu’en quelques mois 675 000 gagnent la métropole dans des circonstances dramatiques. En mars 1965, seuls 91 276 Français vivent en Algérie.

  • Que désigne l’expression « pieds-noirs » ? 
L’origine de cette expression est complexe. Elle sert à désigner les Européens d’Algérie. Elle est évoquée tardivement, à la fin de la guerre d’Algérie, comme élément d’identité face aux populations autochtone algérienne et métropolitaine.

  • Qui sont les soldats, appelés et rappelés ? 
En Algérie, la guerre nécessite le recours à de nombreux hommes. Les militaires dits de carrière n’étant pas en nombre suffisant. De plus, l’armée française vient de quitter l’Indochine, où huit années de guerre de décolonisation ont provoqué de nombreux morts, dont des engagés. Pour l’Algérie, l’armée fait donc appel aux réservistes et aux rappelés. La réserve se compose d’hommes volontaires. En revanche, les rappelés sont des jeunes hommes ayant effectué et terminé leur service militaire et qui doivent se tenir disponibles pour un éventuel rappel pendant trois années. En 1956,suite au vote des pouvoirs spéciaux et au recours au contingent, de nombreux rappelés sont mobilisés, non sans heurts.
De nombreuses manifestations ont lieu dans les gares pour protester contre les départs des soldats. L’engagement en Algérie est tel qu’au printemps 1956, 400 000 hommes sont mobilisés. Parmi eux, on trouve aussi des appelés. Un appelé est un jeune Français effectuant son service militaire pendant la guerre d’Algérie. Ils sont près d’1.2 million, envoyés en Algérie entre 1954 et 1961.Les classes d’âge 1932 à 1943 sont concernées. Le contingent correspond à la classe d’âge appelée à faire son service militaire. La durée du service militaire est de 18 mois à l’origine, prolongée de 24 à 27 mois, puis jusqu’à 33 mois.

Informations pratiques

Galerie d'exposition temporaire
Du 9 octobre 2012 au 19 mai 2013
Du mardi au vendredi de 10h à 17h30. Samedi et dimanche de 10h à 19h
Tarif unique : 6 euros. Ces tarifs incluent le droit d’entrée à l’exposition permanente et à toutes les expositions temporaires de la Cité.
L'entrée est gratuite pour les moins de 26 ans et pour tous le premier dimanche du mois

Cité nationale de l’histoire de l’immigration
Palais de la Porte Dorée
293, avenue Daumesnil
75012 Paris
En métro : station Porte Dorée (ligne 8)
En tramway : ligne T3
En bus : 46
Les personnes à mobilité réduite accèdent au Palais au 293, avenue Daumesnil (entrée administrative).

4 commentaires:

  1. HARKIS LES CAMPS DE LA HONTE :




    lien vers http://www.dailymotion.com/video/xl0lyn_hocine-le-combat-d-une-vie_news

    En 1975, quatre hommes cagoulés et armés pénètrent dans la mairie de Saint Laurent des arbres, dans le département du Gard. Sous la menace de tout faire sauter à la dynamite, ils obtiennent après 24 heures de négociations la dissolution du camp de harkis proche du village. A l'époque, depuis 13 ans, ce camp de Saint Maurice l'Ardoise, ceinturé de barbelés et de miradors, accueillait 1200 harkis et leurs familles. Une discipline militaire, des conditions hygiéniques minimales, violence et répression, 40 malades mentaux qui errent désoeuvrés et l' isolement total de la société française. Sur les quatre membres du commando anonyme des cagoulés, un seul aujourd'hui se décide à parler.

    35 ans après Hocine raconte comment il a risqué sa vie pour faire raser le camp de la honte. Nous sommes retournés avec lui sur les lieux, ce 14 juillet 2011. Anne Gromaire, Jean-Claude Honnorat.


    Sur radio-alpes.net - Audio -France-Algérie : Le combat de ma vie (2012-03-26 17:55:13) - Ecoutez: Hocine Louanchi joint au téléphone...émotions et voile de censure levé ! Les Accords d'Evian n'effacent pas le passé, mais l'avenir pourra apaiser les blessures. (H.Louanchi)

    Interview du 26 mars 2012 sur radio-alpes.net

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  2. Exposition magnifique ! Merci à Benjamin Stora et à Linda Amiri pour ce travail très émouvant.
    Merci à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration pour cette programmation.

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  3. Deux monuments de la chanson de l'exil Slimane Azem et Dahmane Harrachi

    Slimane Azem : La carte de résidence

    D'après ce qu'on nous annonce ça va dans un bon sens
    Faut pas prévoir à l'avance avant d'avoir la réponse
    Avant d'avoir la réponse au sujet d'la résidence
    Khis ruh ken hen imenik ye la warlom di tmurt ik
    Ad lumud at ik seltik kulass d'les conférences
    Kulass d'les conférences pour étudier tous les sens
    C'est vraiment bien dommage le racisme et le chômage
    Heureusement qu'il y a des sages, c'est le prestige de la France
    C'est le prestige de la France, c'est la raison d'espèrance
    Anda yi la l'kheddema i waren, d'immigré tti t'kavalen
    Yarna soussoum arkhissen, u qarness ''tu as d'la chance''
    U qarness ''tu as d'la chance'' mi te trit la résidence
    Toujours des conversations, le chômage, l'immigration
    Après les négociations, on attend qu'on nous annonce
    On attend qu'on nous annonce, chaque fois ça recommence
    Achral ayaki ne sbar fi tmurt narziz'n em aruh
    Ma yi la n'zemer n ruh, ad zran la différence
    Ad zran la différence ma yi la ulac la résidence
    Le travail quand il est dur, c'est pour l'immigré biensûr
    Avec la conscience pure, l' dévouement et les souffrances
    L'dévouement et les souffrances, ça mérite la récompense
    An ruh da n'kheddam cituh fika narziz'n em aruh
    Ma yi la n'zemer n ruh, il faut subir les conséquences
    Il faut subir les conséquences, y'aura plus de réminence
    Après tout ça m'f'ra du bien de retourner chez les miens
    Je suis un Africain, le Soleil en permanence
    Le Soleil en permanence, pour moi ça a d'l'importance
    Anda n ruh yi la itaj, di kul tamurt itt fedjel
    Arbi dernen itt faridj, di romner n rich d'avance
    Di romner n rich d'avance, jusqu'à la fin d'l'existence
    C'est avec grande joie qu'je vais rentrer chez moi
    C'est normal chacun chez soi, souvenirs d'notre enfance
    Souvenirs d'notre enfance avec toutes ces références
    Tu sais bien qu'la Terre est ronde, le Soleil est pour tout l'monde
    Il brille à travers les hommes grâce à la Providence
    Grâce à la Providence qui domine toutes les puissances
    Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, si j'dois vous dire adieu
    Sachez bien que mes aïeux ont combattu pour la France
    Ont combattu pour la France bien avant la résidence
    Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, si nous devons vous dire adieu sachez bien que nos aïeux ont combattu pour la France
    Sachez bien que nos aïeux ont combattu pour la France(bis)

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  4. Dahmane Harachi : Ya Rayah (Ô toi qui t'en vas)

    Ya rayah win msafar trouh taaya wa twali
    Ô toi qui t'en vas, où pars-tu ? Tu finiras par revenir
    Chhal nadmou laabad el ghaflin qablak ou qabli
    Combien de gens peu avisés l'ont regretté avant toi et moi

    Chhal cheft al bouldan laamrine wa lber al khali
    Combien de pays surpleuplés et de régions désertes as-tu vu ?
    Chhal dhiyaat wqat chhal tzid mazal ou t'khali
    Combien de temps as-tu gaspillé ? Combien vas-tu en perdre encore et que laisseras-tu ?
    Ya lghayeb fi bled ennas chhal taaya ma tadjri
    Ô toi l'émigré, tu ne cesses de courir dans le pays des autres
    Tzid waad el qoudra wala zmane wenta ma tedri
    Le destin et le temps suivent leur course mais toi tu l'ignores

    [Refrain] [Refrain]

    Aalach qalbek hzine waalach hakdha ki zawali
    Pourquoi ton coeur est-il si triste ? Pourquoi restes-tu planté là comme un malheureux ?
    Matdoum achadda wila tzid taalem ou tabni
    Les difficultés ne durent pas (1), et toi tu ne construiras, ni n'apprendras rien de plus, ainsi
    Maydoumou layyam walay doum seghrek ou seghri
    Les jours ne durent pas, tout comme ta jeunesse et la mienne
    Ya hlilou meskine li ghab saadou ki zahri
    Ô le malheureux dont la chance est passée, comme la mienne

    [Refrain] [Refrain]

    Ya msafer naatik oussaayti addiha el bakri
    Ô toi qui voyage, je te donne un conseil à suivre tantôt
    Chouf ma yeslah bik qbal ma tbia ou ma techri
    Vois ce qui te convient avant de vendre ou d'acheter
    Ya nnayem djani khabrek ma sralek ma srali
    Ô toi l'endormi, des nouvelles de toi me sont parvenues, il t'est arrivé ce qui m'est arrivé
    Hakdha rad el qalb bel djbine sabhane El Aali
    Ainsi reviens le coeur à son créateur le Très Haut

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