Premier président noir de l'Afrique du Sud, Prix Nobel de la Paix, "Madiba" a marqué le monde par son combat, sa personnalité et son charisme.
Brillant étudiant et militant politique
Le destin de Nelson Rolihlahla Mandela bascule alors qu’il n'a que 7 ans et qu’il est scolarisé pour la première fois. Premier enfant de la famille à entrer à l’école, il se révèle brillant et poursuit son parcours jusqu'à ses études de droit à Fort Hare. Sur les bancs de l’université, il rencontre Oliver Tambo qui deviendra un ami fidèle et un soutien précieux dans sa lutte.
A l’université, son esprit politique s'affine à la lecture de la doctrine pacifiste de Gandhi. Il devient membre du Conseil représentatif des étudiants et appelle au boycott du règlement. Il est expulsé en 1940 de la faculté après avoir participé à une grève des étudiants. Il quittera précipitamment le Transkei, sa région natale pour fuir, vers Johannesburg, un mariage forcé organisé par sa famille. Ayant terminé sa licence par correspondance, il entame un nouveau cycle de droit à l’université du Witwatersrand.
Nelson Mandela en 1950 |
Premier pas au Congrès National Africain
En 1944, Nelson Mandela rejoint le Congrès National Africain. Au sein de l’ANC, il adhère à la Ligue de jeunesse, menée par ses amis Oliver Tambo et Walter Sisulu qui appellent à la lutte contre la ségrégation raciale dont les lois tendent à s’étendre sur tout le territoire sud-africain.
Le Parti National, exclusivement afrikaner, arrive au pouvoir en 1948. L’Apartheid commence. Devant les multiples lois ségrégationnistes votées par le régime, Nelson Mandela redouble de ferveur dans son opposition au gouvernement. Il travaille alors dans un cabinet d’avocat qu’il crée avec quelques amis et dans lequel il reçoit les plus pauvres pour leur donner des conseils juridiques.
En raison de son activité politique militante, il est arrêté en 1956 avec 150 autres personnes pour acte de trahison. Il sera acquitté quatre ans plus tard, en 1961. Entre temps, le 21 mars 1960, le massacre de Shaperville durant lequel 79 personnes, dont plusieurs femmes et enfants, sont tués par des policiers, marque un tournant dans l’action politique de Nelson Mandela. Il arrête la lutte pacifique et fonde Umkhonto we Sizwe, un groupe qui prône la lutte armée contre le régime.
Emprisonné pendant 27 ans à Robben Island
Début 1962, il sort clandestinement d’Afrique du Sud pour se rendre en Ethiopie, puis en Algérie où il sera formé au combat. Après un bref passage par Londres, il rentre le 5 août. Quelques jours après, il est condamné à 5 ans de prison pour ses activités politiques. La même année, il épouse Winnie, sa deuxième femme, ferme militante politique elle aussi, qui le soutiendra pendant ses années de prison. Il est ensuite condamné à perpétuité, en 1964.
Nelson Mandela est emprisonné sur l’île de Robben Island pendant 25 ans. Sa captivité n’adoucira pas sa volonté politique et au fur et à mesure des années, sa personnalité dépasse les frontières de l’Afrique du Sud et recueille le soutien de la communauté internationale qui pousse le gouvernement à en finir avec l’Apartheid.
La rupture avec Frederik De Klerk
De Klerk arrive au pouvoir en 1989. C’est lui qui autorise la première libération de Nelson Mandela. Il quitte Robben Island pour rejoindre une résidence surveillée. En février 1990, Frederik de Klerk annonce, lors d’un discours au Parlement, sa libération définitive. Il décrète également la fin de l’interdiction de l’ANC et l'abolition de la dernière loi contre l’Apartheid en 1991. Nelson Mandela et Frederick De Klerk travaillent désormais ensemble pour reconstruire le pays. En 1993, le comité Nobel les choisit tous les deux pour partager le prix Nobel de la paix. Les évènements s’enchaînent très vite. En avril 1994, les premières élections démocratiques sont organisées, l’ANC l'emporte et Nelson Mandela devient le premier président noir d’Afrique du Sud. Frederik De Klerk et Thabo Mbeki se partagent la sous-présidence. L’Afrique du Sud est dirigée par un gouvernement d’union nationale avec la participation des Zoulous et du Parti National.
De Klerk arrive au pouvoir en 1989. C’est lui qui autorise la première libération de Nelson Mandela. Il quitte Robben Island pour rejoindre une résidence surveillée. En février 1990, Frederik de Klerk annonce, lors d’un discours au Parlement, sa libération définitive. Il décrète également la fin de l’interdiction de l’ANC et l'abolition de la dernière loi contre l’Apartheid en 1991. Nelson Mandela et Frederick De Klerk travaillent désormais ensemble pour reconstruire le pays. En 1993, le comité Nobel les choisit tous les deux pour partager le prix Nobel de la paix. Les évènements s’enchaînent très vite. En avril 1994, les premières élections démocratiques sont organisées, l’ANC l'emporte et Nelson Mandela devient le premier président noir d’Afrique du Sud. Frederik De Klerk et Thabo Mbeki se partagent la sous-présidence. L’Afrique du Sud est dirigée par un gouvernement d’union nationale avec la participation des Zoulous et du Parti National.
L’Afrique du Sud trouve sa place sur la scène internationale
Nelson Mandela révèle l’Afrique du Sud aux yeux du monde. Le pays retrouve sa place au niveau international et le président est souvent appelé par les pays voisins pour tenir un rôle de médiateur dans les conflits. Dans le pays, les Sud-Africains gardent toujours les cicatrices de nombreuses années d’Apartheid. Le président crée alors la commission « Vérité et Réconciliation » chargée de recueillir tous les témoignages de crimes et actes de violence commis par la police, le gouvernement et les mouvements de libération.
Thabo Mbeki reprend la présidence de l’ANC en 1997. Puis Mandela, alors âgé de 81 ans, quitte définitivement la politique. En 1999, Thabo Mbeki devient le nouveau président sud-africain.
Derniers combats
S’il met un terme à sa carrière politique en Afrique du Sud, il reste toujours une icône mondiale de la paix et la liberté. Il profite de sa retraite pour rédiger ses mémoires « Un long chemin vers la liberté » et se consacre à de nombreuses œuvres par le biais de sa fondation, notamment à la lutte contre le sida, un tabou dans la société sud-africaine. Le Sida, une maladie dont son fils Makghatho est mort.
Lors du centième anniversaire du parti qui l’a porté au pouvoir, Nelson Mandela est trop faible pour assister aux manifestations organisées à cette occasion. A 93 ans, l’indétrônable plus célèbre des Sud-Africains au monde assiste, en retrait et impuissant, aux difficultés que traverse son parti et à la crise qui affecte le pays.
L’Afrique du Sud est désormais un pays normal avec une inégalité sociale normale.
Nelson Mandela n’est plus là mais l’Afrique du sud tourne. La justice et la réconciliation restent à jamais exemplaire.
Le meilleur hommage à rendre à Nelson Mandela c'est de poursuivre son combat et mettre fin à tous les apartheids, comme celui que vivent depuis plusieurs décennies les Palestiniens ! Nelson Mandela lors de son voyage en Palestine en octobre 1999 avait notamment déclaré "tout discours sur la paix restera creux tant qu'Israël continuera à occuper un territoire arabe".
RépondreSupprimerRendre hommage à Nelson Mandela c'est refuser à l'heure des hommages hypocrites de voir une partie de sa pensée effacée.
Bien fraternellement
Terroriste d’hier devenu héros du présent, Nelson Mandela, chantre du combat contre la ségrégation raciale, laisse derrière lui un enseignement d’humanité sans borne. Hommage.
RépondreSupprimerOn peut emprisonner un homme, mais on ne peut rien faire contre ses idées. Toutes les geôles du monde ne pourront jamais effacer de la mémoire des hommes ce besoin vital de liberté de conscience, d’opinion, d’expression. C’est la première leçon à retenir de la vie de Mandela.
On peut ralentir la propagation des envies et des besoins de liberté, infuser la peur dans les têtes, faire taire les soutiens, terroriser les proches, manipuler les opinions, mener des actions pour déshumaniser les hommes. Rien ne peut entraver les êtres décidés à emprunter les chemins de la liberté. Chaque obstacle, chaque injustice est une preuve de la justesse de leur lutte. Ce qui ne vous tue pas, vous renforce. C’est la deuxième leçon.
La liberté est certainement la condition humaine la plus difficile à conquérir. Elle est un bien inestimable. Elle est sans cesse remise en question, menacée, combattue. Elle ne se donne pas, elle ne se reçoit pas, elle se gagne et il faut la défendre sans concession. C’est la troisième leçon.
Pendant des années, Nelson Mandela et des milliers de militants de l’ANC se sont battus pour libérer les leurs du joug du racisme dans un système d’apartheid. Ils étaient considérés comme des terroristes par de nombreux chefs d’Etat occidentaux. Ce sont les mêmes, aujourd’hui, qui impriment leur hypocrisie funéraire dans les communiqués de presse et qui forcent leur timbre de voix pour jouer leur petite musique compassionnelle. En politique, la honte de soi n’existe pas et le courage est un mot proscrit. Quatrième leçon.
Enfin, Mandela a renversé une dictature sans résolution de l’ONU, sans coalition militaire étrangère, sans import d’un pseudo-système démocratique, et en évitant une guerre civile. C’est le summum de l’art politique ! Dans l’histoire du XXe siècle, on compte ces grands hommes sur les doigts d’une seule main. C’est certainement la plus grande leçon de Madiba aux pompiers pyromanes et aux apprentis sorciers du moment…
Article de Nordine Nabili sur le blog http://www.bondyblog.fr